Le bâtiment démonstrateur de la Cité Descartes
Comment développer les énergies renouvelables et la mutualisation des ressources dans nos quartiers, de façon à réduire l’empreinte écologique des bâtiments ?
A travers la démarche adoptée pour le bâtiment démonstrateur de la Cité Descartes, Eric Blanc, Directeur technique du département GTEP (Génie Thermique, Energie et Physique du bâtiment) nous montre qu’il est possible d’inventer de nouvelles solutions pour optimiser la consommation énergétique d’installations déjà existantes.
Sur la commune de Champs-sur-Marne, à Marne-la-vallée, le projet démonstrateur de la Cité Descartes, développé par Vinci Construction France, s’inscrit au cœur de la ville nouvelle, sur un terrain de 11 211 m2. Il propose un programme de 25 000 m2.
Le projet vise à développer des technologies innovantes, en matière de consommation énergétique notamment, applicables en France comme à l’étranger, avec l’appui d’Efficacity (Institut pour la transition énergétique comprenant des acteurs privés associés au monde universitaire).
setec, maitre d’œuvre technique du projet, a proposé un concept permettant d’optimiser la stratégie énergétique de l’ensemble du quartier. Cette solution s’appuie sur un bâtiment à usage tertiaire (enseignement, recherche, bureaux), déjà situé sur le territoire. Or ce bâtiment, qui puise son énergie dans une nappe phréatique, utilise globalement plus de froid que de chaud. Il rejette donc plus de chaleur que de froid, chaleur qu’il est nécessaire de refroidir par un échange avec l’air (aérorefroidisseurs), la nappe phréatique étant captive.
L’idée mise en avant par les équipes de setec, consiste à valoriser la chaleur rejetée par le bâtiment existant pour fournir de l’énergie au futur îlot de bâtiments, qui est lui, multifonctionnel, avec des logements, donc plus consommateur de chaleur que de froid. Un système de stockage d’énergie pallie le caractère intermittent de cette ressource et le bâtiment peut ainsi être chauffé toute l’année.
Un protocole d’accord d’échange d’énergie vient d’être signé entre Dalkia et le propriétaire du bâtiment existant. Dalkia sera propriétaire du réseau d’énergie ainsi mis en place.
Cette solution est efficace pour les deux bâtiments. Elle permet notamment de diviser par deux le fonctionnement des aérorefroidisseurs du bâtiment existant.
La possibilité de connecter d’autres bâtiments à ce réseau, sera étudiée par la suite.
L’objectif à terme ? 75% des besoins thermiques fournis par les énergies renouvelables et récupérables, ainsi qu’une division par cinq des émissions de CO2 pour le quartier, avec notamment le remplacement d’une chaufferie gaz par de la géothermie haute température sur le Dogger.
Un tel système permettant de réutiliser la ressource géothermique dédiée à un bâtiment pour un nouveau projet immobilier est pour l’instant unique en France.
En complément, setec a également réalisé une étude de l’efficacité énergétique de l’îlot, en fonction de la programmation. Cette étude a permis de définir une nouvelle programmation (4000 m2 de logements en remplacement de 4000 m² de bureaux). Une démarche fructueuse également, associant le travail sur la forme architecturale à une réflexion sur l’efficacité énergétique, et ce, dès le démarrage du projet.
Le permis de construire sera déposé en novembre 2016, pour un démarrage du chantier prévu en septembre-octobre 2017 et une livraison en 2019.