L’idée du MaaS, Mobility as a Service, c’est de permettre à l’usager d’accéder à l’ensemble des offres et service de mobilités (transports en commun, covoiturage, autopartage, vélo…) en utilisant un seul média de diffusion, par exemple une application ou un site web. Louise M’Boungou Chanoz, ingénieure de setec its, nous parle du Groupe de travail MaaS Architecture fonctionnelle et interface qu’elle co-anime avec Mathieu Capou et Jean-Baptiste Receveur.

 


Bonjour Louise, tu fais partie d’un groupe de travail depuis maintenant plus d’un an. Pourrais-tu nous préciser quel est ce groupe de travail ?

Je participe au groupe de travail « MaaS, Architecture et Interfaces ». Avant toute chose, qu’est-ce que le MaaS ? Il s’agit, en fait, de l’acronyme pour Mobility As a Service. Ou encore en français : mobilité servicielle ou mobilité courante. L’écosystème des mobilités est en constante évolution. Il y a aujourd’hui de nouvelles opportunités de mobilité avec l’apparition de nouveaux acteurs et services, accélérées par l’arrivée de nouvelles technologies. Les pratiques des usagers évoluent fortement ces derniers temps avec une forte demande de parcours de mobilité simplifiés et de bout en bout. On a également une forte implication du politique sur les sujets relatifs à la mobilité, notamment sur l’enjeu de réduction de ce qu’on appelle l’autosolisme – le fait qu’un automobiliste soit seul dans sa voiture.

L’idée du MaaS, c’est ce concept : permettre à l’usager d’accéder à l’ensemble des offres et services de mobilités (transports en commun, covoiturage, autopartage, vélo…) en utilisant un seul média de diffusion – par exemple, une seule application, un seul site web. Nous travaillons sur ce concept et ses différentes acceptions dans le cadre de ce GT, à une échelle nationale. Ce groupe de travail réunit l’ensemble des parties prenantes du MaaS : les autorités organisatrices de mobilité, les opérateurs de services de mobilité, mais aussi les industriels / fournisseurs de briques du MaaS et les entreprises comme nous, assistants à maitrise d’ouvrage.

L’objectif est de converger ensemble sur une vision et d’établir des principes communs pour faciliter la mise en œuvre de dispositifs MaaS. Ainsi, nous échangeons pour construire une architecture fonctionnelle de ce que peut être le MaaS. Cette architecture se compose de briques (information voyageur, réservation, paiement, facturation…) et d’interfaces. Les conclusions de ce groupe de travail seront confiées à la CN03 afin de déterminer et conduire une stratégie de normalisation qui pourra être poussée au niveau européen.

Vous réunissez pas mal de parties prenantes de cette expertise du MaaS. Qui est à l’origine de ce groupe ?

Le Groupement des autorités responsables de transport (GART) et la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM) ont missionné setec pour animer et fédérer ce groupe autour de ces objectifs. Ils nous ont choisi pour porter cette mission du fait de nos différentes expériences et expertises. En effet, nous intervenons sur un certain nombre de projets MaaS : Grenoble, Aix-Marseille, Bourgogne Franche-Comté, Hauts-de-France, Normandie, etc. Nous travaillons aussi sur l’ensemble des thématiques liées aux MaaS, sur des aspects stratégiques, fonctionnels et techniques : gouvernance, information voyageur, billettique, référentiel clients, RGPD… C’est tout notre savoir-faire que nous mettons au service du GT pour faire émerger et retranscrire la richesse des apports de chacun.

Des éléments concrets sont-ils ressortis de ce GT ?

Oui, tout à fait. A l’issue de ce groupe, nous avons réussi à partager une architecture fonctionnelle générique qu’il s’agit d’adapter au sein de chaque projet. Elle nous permet de décrire fonctionnellement à quoi ressemble un dispositif MaaS : disposer des principales briques à mettre en œuvre, des bonnes pratiques et points d’attention. Nous avons également listé et défini des interfaces. Pour exemple : le passage entre le moment où je saisis ma position et ma destination sur un calculateur d’itinéraires et le moment où je vais avoir des propositions d’itinéraire avec différents modes est permis par une certaine interface et celle-ci, on la qualifie. L’objectif est, ici, de pouvoir normaliser ces interfaces pour pouvoir les réutiliser et mutualiser ces développements dans d’autres projets MaaS.

Selon toi, quels sont les apports pour setec its de cette participation à ce GT ?

Cette implication a beaucoup de valeur car c’est l’occasion à la fois de montrer, souvent de redémontrer, notre expertise sur ces sujets et d’apprendre des différents acteurs, de construire ensemble. Le MaaS est un concept récent et côté setec its, nous avons été précurseurs. Nous nous sommes positionnés sur les premières prémices du MaaS en France. Un certain nombre de nos clients attendaient notre montée en visibilité sur ces sujets. Ce GT nous permet de rencontrer certains membres du groupe qui ne nous connaissaient pas encore, ou pas très bien. Nous avons pu tisser des liens avec eux, avancer ensemble sur une même vision projet. Cela nous montre le double intérêt de la participation à ce GT, celui de notre montée en compétences et celui de notre développement commercial. Il est crucial d’échanger avec l’ensemble des acteurs du domaine parce que ces projets fleurissent un peu partout et pas seulement en France. En Europe et dans le monde.  Il reste, maintenant, à chacune des parties prenantes à apprendre les unes des autres mais aussi de l’avenir. Aujourd’hui, nous n’avons pas encore vu ces dispositifs évoluer dans le temps et devenir pérennes. Nous avons donc à apprendre au fur et à mesure de l’évolution de ces dispositifs.

Et toi, dans tout ça, quel est ton rôle et quel valeur ajoutée tires-tu de ta participation à ce GT ?

Je co-anime ce GT avec Mathieu Capou et Jean-Baptiste Receveur. Cela passe par une contribution à l’organisation, l’animation et la préparation des supports de réunion. Ils sont cruciaux car ils permettent au groupe de se poser les bonnes questions et de bâtir des principes communs. Je rédige également le document unique de restitution des travaux au sein duquel nous assemblons les retours de l’ensemble des parties prenantes. C’est l’occasion pour moi d’animer un groupe de travail sur le thème du MaaS sur lequel je travaille et de rencontrer différents points de vue. C’est réellement un lieu d’échanges, de partages comme on en a peu souvent à cette échelle et finalement, avec autant d’acteurs différents.