Il s’agit du premier service de mobilité autonome mis en concurrence par Ile-de-France Mobilités.  Un projet innovant, de véhicules autonomes intégrés dans une circulation normale. Un marche innovant également, dont les indicateurs de performance attribuent une part importante à la qualité et à la pertinence du service offert vu par le voyageur. L’intervention du groupe setec s’inscrit dans une mission plus large d’assistance à Ile-de-France Mobilités pour le développement de la mobilité autonome.  Perrine Cazes, chef de projet de setec its nous parle de cette expérimentation de navettes autonomes sur le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines.

 

 

Crédits photos: Saint-Quentin-en-Yvelines Peux-tu nous décrire ce projet autour de la mobilité autonome ?

Il s’agit d’une expérimentation de navettes autonomes à Saint-Quentin-en-Yvelines. Notre intervention s’inscrit dans une mission plus large d’assistance à Ile-de-France Mobilités pour le développement de la mobilité autonome. Dans un premier temps, nous avons analysé l’intérêt d’expérimentations sur certains territoires ou encore sommes intervenus sur des expertises ponctuelles pour accompagner Ile-de-France Mobilités sur le développement de sa politique liée à la mobilité autonome. Un site d’expérimentation a été retenu, autour de la gare RER de Saint-Quentin-en-Yvelines, en collaboration avec la collectivité. C’est à partir de ce moment-là que setec its a accompagné Ile-de-France Mobilités à concevoir les pièces d’un marché public de service, pour l’exploitation de navettes autonomes, mettant en concurrence les différents opérateurs, associés aux constructeurs de navettes : une première en France. C’est Keolis qui a été retenu au terme de la procédure.

Plus concrètement, quel est notre rôle ?  Nous sommes assistants à maîtrise d’ouvrage pour Ile-de-France Mobilités, en partenariat avec le cabinet Adexel. Nous avons produit les pièces du Dossier de Consultation pour les Entreprises (DCE). Nous les avons également conseillés sur la procédure à retenir pour la passation du marché. Compte tenu de l’aspect expérimental et innovant du projet, plusieurs types de procédures auraient pu être choisis. Nous avons aidé Ile-de-France Mobilités à arbitrer suivant les contraintes de planning et le niveau d’innovation du projet. L’idée a été de proposer un marché qui laisse une certaine marge de manœuvre à l’innovation sans s’engager dans des procédures trop longues. Aujourd’hui, Keolis étant retenu, nous sommes actuellement dans une phase plus opérationnelle. Nous allons désormais assister Ile-de-France Mobilités dans le suivi de l’expérimentation. Pour le moment, nous sommes dans une phase préparatoire à la mise en service. Par exemple, nous aidons Ile-de-France Mobilités à trouver un site de maintenance pour les navettes et analyser les propositions d’aménagement faites par Keolis.

Quelle équipe travaille sur ce projet ?  Je suis chef de projet. Sont également impliqués Olivier Nau, directeur de projet et Marjorie Ludet, ingénieure d’étude. D’autres personnes seront amenées à intervenir sur le suivi opérationnel du projet sur les prochaines années. Pour moi, mais aussi de manière générale, c’est un projet très nouveau. Il y a peu de personnes qui ont l’opportunité de travailler sur de tels projets. Il y a un côté inédit : « personne ne l’a jamais fait ». Intellectuellement, c’est très stimulant de réfléchir aux différentes possibilités. Mais nous ne partons pas d’une page blanche non plus. Nous bénéficions déjà de plusieurs expériences sur la mobilité autonome, et nous réfléchissons par analogie avec des choses plus classiques : suivi sur des tramways, sur des bus… Nous apportons cette expertise métier du système de transport en faisant le parallèle avec l’aspect nouveau du véhicule autonome. Nous devons forcément changer nos méthodes pour pouvoir s’adapter à cet aspect. *

En quoi pouvons-nous qualifier ce projet d’innovant ?

Il faut savoir que les véhicules autonomes sont encore peu développés impliquant ainsi une large manœuvre d’innovation. Il y a également 2 axes innovants propres à ce projet. Tout d’abord, ces véhicules autonomes seront intégrés dans une circulation parmi les voitures et autres moyens de locomotion ce qui est rare. Autre aspect innovant, plus administratif : le montage du marché et sa mise en concurrence. Cela a été notre principal rôle auprès d’Ile-de-France Mobilités. Le marché comprend des indicateurs de performance avec incitation financière, notamment sur la vitesse commerciale. Les critères d’attribution du marché comportaient une part importante sur la qualité et la pertinence du service offert vu du voyageur.

C’est la première fois qu’une telle démarche est réalisée dans le domaine de la mobilité autonome, avec un montage contractuel se rapprochant de celui d’un service de transport « classique » et incitant l’opérateur à offrir un service répondant réellement aux besoins des usagers. Tout en gardant bien sûr une certaine souplesse car cela reste une démarche nouvelle et innovante. Ainsi, Ile-de-France Mobilités a souhaité que ce projet marque une vraie avancée par rapport aux expérimentations précédentes dans le domaine, en collant au plus près de la réalité et en proposant un vrai service aux usagers. Pour cette expérimentation, il s’agit de compléter le réseau de transport existant, en allant de la gare jusqu’à la zone de bureaux de « Pas-du-Lac ». Des analyses avaient été faites pour identifier les zones peu/pas desservies pour affiner et compléter cette desserte territoriale.

Où en est le projet et quelles sont les prochaines étapes ?

Nous sommes encore dans les phases préparatoires avant la mise en service. Un dossier interministériel d’autorisation de l’expérimentation a été déposé par Keolis, et devrait être validé prochainement. La prochaine étape sera de suivre l’exploitation notamment en aidant Ile-de-France Mobilités à suivre les indicateurs de performance de cette nouvelle ligne : vitesse commerciale, fiabilité, régularité du service, pourcentage de disponibilité… Nous avons conçu un marché évolutif, pouvant ainsi rajouter des services. Par exemple, de nouveaux itinéraires desservant des lieux lors d’événements ou changer l’amplitude horaire en fonction de l’affluence. L’idée est donc d’accompagner Ile-de-France Mobilités à suivre ce marché et arriver à répondre aux différents besoins des utilisateurs.