Construit sur place en béton précontraint, ce bateau-porte n’avait jamais été déplacé depuis plus de 40 ans !

 

 Un chantier hors normes réalisé dans des délais très courts, grâce à la souplesse de tous les intervenants La CCI métropolitaine Bretagne ouest a engagé un chantier de rénovation du bateau-porte de la forme 3 du port de Brest, financé par la région Bretagne. Ce dernier n’avait jamais été déplacé depuis sa construction, à la fin des années 1970. Ces travaux de rénovation, nécessaires à la pérennité de l’ouvrage, portaient principalement sur le changement des bois d’accostage, le traitement anticorrosion des éléments en acier, la réfection des joints d’étanchéité…

 

 Construit sur place en béton précontraint, ce bateau-porte n’avait jamais été déplacé depuis plus de 40 ans ! « Une des particularités de cet ouvrage est d’avoir été réalisé en béton précontraint. Concernant l’aspect matériau, le béton intervient comme une couche de protection des armatures métalliques en les protégeant des agressions extérieures et renforce ainsi la pérennité de l’ouvrage », souligne Benjamin Trinel, Responsable de l’agence Lerm de Rennes. Cette prestation avait démarré début 2017 pour le groupe setec, en impliquant différentes sociétés du groupe, setec tpi, diadès et le lermSetec tpi en qualité de mandataire, était en charge de la modélisation et du recalcul de la structure, du suivi des opérations et de la bonne compréhension des attentes du client.

Diadès, responsable de l’inspection détaillée, en charge du pilotage des essais de gammagraphie réalisés par le Cerema et le lerm, en charge du diagnostic du béton et de la précontrainte. Une première étape, lancée en 2017, s’était déroulée avec le bateau-porte en place dans la forme.

Pour cette deuxième étape, la CCI a ressorti le bateau de la forme pour l’acheminer dans une autre forme voisine, hors d’eau, ce qui a permis de poursuivre les opérations de diagnostic réalisées en 2017 et de réaliser les travaux de réparation. « Notre mission consiste à fournir au maître d’ouvrage des éléments sur l’état du béton et de la précontrainte, via des investigations sur l’ouvrage, des essais non destructifs, des auscultations radar, des mesures de potentiel de corrosion, des prélèvements par carottage, des ouvertures au droit de la précontrainte, et des mesures de tension résiduelle à l’arbalète, sur les parties inaccessibles (en eau) lors de la première étape », poursuit Benjamin Trinel.

Ces investigations permettent de fournir les données nécessaires au recalcul de la structure de l’ouvrage et de mieux appréhender sa pérennité. « Une des principales difficultés a été de réaliser ces études pendant les travaux de rénovation, qui étaient en cours. Nous avons coordonné nos opérations en nous insérant dans une opération globale de carénage qui a impliqué des conditions d’intervention difficiles avec des délais très serrés. Les ingénieurs et les techniciens de notre groupement présents sur place ont dû faire preuve d’une grande souplesse, pour intervenir de nuit ou le week-end, avec de fortes contraintes, inhérentes aux essais de gammagraphie et aux interventions en sous-section 4 liées à la présence d’amiante. A noter également la souplesse du maître d’ouvrage, qui s’est arrangé pour permettre à chacun de travailler dans de bonnes conditions, en combinant toutes les contraintes », conclut-il.

La forme de radoub n°3 est un atout pour le port de Brest sur le marché mondial concurrentiel de la réparation navale : de dimensions rares, 420 mètres sur 80 mètres, elle peut en effet d’accueillir de très grands navires.