Airbus a récemment dévoilé ses trois concepts d’avion zéro émission, à hydrogène. L’entreprise a annoncé sa volonté de mettre sur les pistes le premier avion commercial sans émission en 2035. Depuis juillet dernier, chez Planitec, une équipe de 4 personnes intervient à 100% sur des missions de Project management, au sein de l’équipe « Zero emission technology » de ce projet.

 

Avion hydrogène setec

 

Nous les avons rencontrées pour en savoir plus sur ce projet phare pour Airbus. — Christophe Andraud, travaille pour l’équipe qui développe les technologies liées au stockage et à la distribution de l’hydrogène dans l’avion et à l’analyse de sûreté (risque incendie, explosion…), l’organisation de la gouvernance, le suivi des livrables, des budgets, des dépenses et des commandes (achats / partenariats).

Ghofrane Ben Hariz, est en charge de la rédaction des dossiers techniques et des dossiers de demande de soutien qui seront envoyés aux organisations européennes. Céline Bonga, intervient sur la gestion des contrats de financements publics à travers le suivi des KPIs et la gestion financière (suivi du budget, des actions et reporting auprès des diverses parties prenantes).

Julien Jeunot, PMO transverse et portfolio manager sur l’ensemble du programme « Zero emission technology » : gestion des budgets, dépenses, livrables et reporting au management. — Pour atteindre les objectifs de neutralité carbone, Airbus a fait le pari de l’hydrogène comme carburant aéronautique. L’entreprise a récemment dévoilé trois concepts d’avions, nom de code de ces concepts : « ZEROe », pour « zéro émission ». Pourriez-vous nous en dire plus sur ces différents concepts ? Un premier concept de turboréacteur imagine une turbine à gaz modifiée fonctionnant à l’hydrogène. Le deuxième concept de turbopropulseur serait également alimenté par la combustion d’hydrogène dans des turbines à gaz modifiées.

Le dernier concept repense complètement l’architecture de l’avion afin d’offrir de multiples possibilités pour le stockage et la distribution d’hydrogène. Quelle est la feuille de route annoncée par Airbus ? Les trois concepts permettront d’explorer différentes pistes technologiques et configurations aérodynamiques. La feuille de route prévoit de créer un démonstrateur qui pourrait voler à horizon 2025. A plus long terme, la mise en service commerciale de l’avion est prévue en 2035. L’organisation, mise en place début 2019, comprenant une centaine de personnes dédiées pour l’instant, sera amenée à s’étoffer pour accompagner la mise en œuvre du projet. Quels sont les enjeux du projet pour Airbus ? C’est un projet qui est porté par la Direction d’Airbus.

Le Président, Guillaume Faury, a d’ailleurs indiqué que la mise au point d’un avion décarboné constituait un des axes stratégiques prioritaires pour le groupe. Par ailleurs, ce projet s’inscrit dans les objectifs du plan de sauvetage de l’industrie aéronautique dévoilé par le gouvernement en juin dernier, visant à accélérer la transition écologique du secteur. L’ensemble de la filière doit d’ailleurs répondre à ce modèle de transition écologique. Tout le cycle de production de l’avion, sa fabrication, son écosystème, depuis la production de l’hydrogène jusqu’aux infrastructures de l’aéroport ont pour objectifs d’être décarbonés. Il s’agit vraiment d’un projet de décarbonation de l’ensemble de la filière.

Quel est votre rôle dans le projet ? Nous intervenons sur le concept de turbopropulseur, sur des missions de Project Management (PMO). Nous devons nous assurer que les équipes travaillent dans les meilleures conditions possibles. Nous leur donnons de la visibilité sur les budgets, les financements, les livrables, les ressources, les plannings. Nous leur apportons de la transparence et de la lisibilité sur toutes les données dont ils peuvent avoir besoin lorsqu’ils font un choix technique par exemple, pour que leurs décisions soient fondées sur la réalité. Le programme sur lequel nous travaillons est en mode hybride, c’est-à-dire un mélange du mode gestion de projet classique (« waterfall ») et « SAFe – Agile » (cérémonies, rétrospectives, PI planning…). Nous devons donc répondre à toutes les sollicitations.

En résumé, notre rôle est de mettre de l’huile dans les rouages ! Qu’est-ce que cela représente pour vous, de pouvoir travailler sur ce projet ? C’est une grande opportunité, car il s’agit d’un projet très important en matière de Recherche & Développement pour les prochaines années. C’est enrichissant, car l’organisation est en forte croissance, ouverte aux méthodes innovantes et à l’écoute des conseils, par exemple sur la gestion des risques. Toutes les idées sont bien accueillies et étudiées pour être implémentées.

Qu’avez-vous pu mettre en place, par exemple, comme innovation ? Nous avons proposé un nouveau processus de convergence financière, qui représente généralement un exercice extrêmement compliqué. Pour cela, nous avons mis en place un dashboard permettant de faire de la visualisation d’indicateurs à partir d’une base de données et d’appliquer des scénarii, sans avoir à générer de nombreuses fois les graphiques. Nos clients se sont appropriés l’outil, qui est très intuitif et en sont très satisfaits.