Depuis le début des années 2000, setec accompagne la maîtrise d’ouvrage publique, assurée à cette époque par Réseau Ferré de France (RFF), sur les projets de lignes à grande vitesse (LGV) en France. Historiquement inaccessibles aux ingénieries privées en dehors du génie civil, ces projets ont permis peu à peu de consolider la position de setec sur le système ferroviaire et de développer une méthodologie exportable à l’international.
Gilles Fouqué, et Ludovic Engel, Directeurs de projet au sein de setec ferroviaire et Karim Amry, Directeur général de setec technologies, nous en disent plus sur ce parcours stratégique et son impact sur l’évolution des activités du groupe.
Comment a débuté l’implication de setec dans les projets de LGV en France ?
G. Fouqué : Historiquement, RFF (aujourd’hui SNCF Réseau) a développé le TGV avec l’appui de constructeurs comme Alstom. La première ouverture à la concurrence pour la maîtrise d’œuvre a eu lieu sur la première phase de la LGV Est, et c’est à ce moment-là que setec a commencé à travailler sur le génie civil. Notre expertise s’est ensuite affirmée avec la LGV Rhin-Rhône, sur laquelle nous avons gagné deux des trois lots géographiques et pris en charge la maîtrise d’œuvre des équipements ferroviaires, en partenariat avec Egis.
Quels sont les projets marquants de setec en matière de LGV et quelles leçons en avez-vous tiré ?
G. Fouqué : Outre la LGV Est et la LGV RhinRhône, nous avons joué un rôle clé dans la LGV Bretagne-Pays de la Loire (BPL), qu’Eiffage a remportée en « partenariat public-privé ». Outre les missions classiques de maîtrise d’œuvre (intégrée dans les équipes d’Eiffage), nous avons eu l’occasion de traiter des sujets nouveaux pour nous : les études FDMS, le dossier de sécurité, le pilotage des essais d’interface avec SNCF, la gestion de cohabitation entre travaux et essais entres autres.
Nous avons également participé en tant que maître d’œuvre intégré aux équipes de Bouygues intégré au contournement de Nîmes et Montpellier (CNM), la première ligne mixte fret voyageurs en partenariat public-privé, ce qui a également consolidé notre montée en compétence. Chaque projet a renforcé notre expertise et nous a permis d’assumer des responsabilités croissantes.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’évolution des compétences de setec sur le projet de CNM ?
L. Engel : Sur la LGV Est, nous avions pu intervenir sur la conception des Installations d’Alimentation de la caténaire, mais SNCF conservait les essais d’intégration. Sur le CNM, nous avons supervisé et pris en charge l’ensemble des essais des sous-stations et des caténaires. Cela souligne la confiance gagnée auprès de SNCF, qui avait observé et accompagné notre montée en compétences sur ces missions complexes. Nous avons pu livrer systématiquement dans les temps des installations pleinement opérationnelles, et consolider dans le temps notre relation de confiance avec nos clients.
Quels ont été les apports de setec ?
G. Fouqué : Sur la LGV Rhin-Rhône, nous avons introduit une nouvelle méthode de travail en responsabilisant les entreprises sur des objectifs de résultats plutôt que de moyens. Cette innovation a non seulement amélioré l’efficacité mais aussi réduit les coûts d’opération. Cela a été une révolution pour SNCF qui, à l’époque, avait l’habitude d’assurer elle-même la conduite des chantiers. Notre approche a prouvé son efficacité et est désormais utilisée par SNCF Réseau.
Aujourd’hui, comment voyez-vous l’avenir de setec dans le domaine ferroviaire ?
L. Engel : Nous envisageons de continuer à développer nos compétences en France et à l’international. L’expérience acquise sur les grandes LGV françaises nous permet d’aborder des projets variés, comme la comme la LGV HS2 (High Speed 2), le TER de Dakar ou le prolongement de la ligne Eole. Notre méthodologie est en effet adaptable à d’autres projets et nous donne une légitimité croissante sur de nouveaux marchés. Il y a également un véritable enjeu en lien avec la régénération du réseau existant. Nous avons commencé ce travail depuis 2017, avec la régénération de la ligne C du RER, toujours pour le compte de SNCF Réseau. L’objectif est de moderniser les infrastructures existantes et d’intégrer des solutions innovantes, tout en maintenant la sécurité et la continuité des services. C’est un défi majeur, mais cela ouvre de nouvelles opportunités pour appliquer notre expertise acquise sur les LGV à des environnements urbains denses.