La nouvelle gare du Projet EOLE à la Défense, est un chantier emblématique pour setec, dont les équipes pluridisciplinaires assurent la maîtrise d’œuvre complète. Louis Canolle, directeur de projet génie civil chez setec tpi et Julian Marlinge, directeur de projet géotechnique chez terrasol (groupe setec), nous en disent plus.

Dans le monde des travaux souterrains, quels sont le positionnement et les expertises de setec tpi ?

Louis Canolle : Créé en 1967, setec tpi, filiale du groupe setec, est spécialisée dans le génie civil (des infrastructures de transport, des infrastructures énergétiques, hydrauliques et industrielles). Nous couvrons des domaines de compétences très larges, et, nous misons aujourd’hui sur notre expertise dans les travaux souterrains. Nous intervenons en amont des projets de la conception jusqu’à la réalisation sur différents types de missions (assistance à la maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre études et travaux, assistance aux entreprises et études d’exécution, expertises…).

Qu’en est-il de terrasol ?

Julian Marlinge : Nous sommes la filiale spécialisée en géotechnique du groupe setec. Nous assurons ainsi différents types de missions (assistance à la maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre études et travaux, assistance aux entreprises et études d’exécution, expertises…). Notre cœur de métier est la réalisation d’études d’ingénierie géotechnique à haute valeur ajoutée, dans tous les domaines de la construction (infrastructures linéaires ou portuaires, bâtiments, équipements industriels, etc.). Nous travaillons souvent en sous-traitance avec d’autres filiales du groupe setec.

Nous collaborons plus particulièrement avec setec tpi sur les projets d’ouvrages souterrains. Nous avons également des missions très régulières d’expertise sur des projets en cours notamment dans le cadre d’arbitrages techniques ou de sinistres…

A quels niveaux êtes-vous intervenus sur le projet EOLE ?

L.C : C’est un projet mené par SNCF Réseau, Il consiste à prolonger le RER E vers l’ouest en reliant la gare d’Haussmann Saint-Lazare à Mantes-la-Jolie, en passant par la porte Maillot, la Défense, Nanterre, via Poissy. Nous étions mandatés par la SNCF Réseau pour effectuer les études préliminaires entre 2010 et 2012. Depuis 2012, setec tpi est le maître d’œuvre sur un tronçon de 8 kilomètres souterrains en groupement avec Egis et l’architecte JM. Duthilleul. Nous intervenons comme maître d’œuvre sur l’ensemble des travaux (Les infrastructures de génie civil, les infrastructures ferroviaires, l’ensemble des corps d’état techniques et la sécurité liée à l’ouvrage).

Personnellement, je suis intervenu dès la phase de conception sur différentes parties d’ouvrages, puis, en tant que directeur des travaux de génie civil du secteur sous La Défense. J.M : Nous avons assuré les études géotechniques du projet. Notre mission s’est articulée autour de l’animation d’une cellule transverse géotechnique sur tous les secteurs du projet. Cela nous a permis de définir les modèles géotechniques de référence utilisés par les différents sous-projets pour la conception, rédiger les dossiers de consultation, aider au choix des entreprises et participer au suivi des travaux.

terrasol a mis en œuvre ses compétences d’ingénierie à la fois en matière de conception et d’expertise de modélisation sur le secteur particulier de la Défense, et ce, pour contribuer à la conception géotechnique des ouvrages et leur dimensionnement.

Quelles sont les spécificités de ce projet ?

L.C : Pour ce projet, notre défi consiste à réaliser la gare souterraine du futur RER E à la Défense et à créer des interconnexions rapides et fluides pour les voyageurs ainsi qu’un accès direct sur le parvis de La Défense à travers des solutions permettant de limiter au maximum les nuisances (sonores, tassement …) dans les environs du quartier. Pour ce faire, nous avons mis en place des méthodes très particulières à travers la reprise en sous-œuvre des fondations des bâtiments du CNIT. Nous avons commencé par reprendre les fondations sur des ouvrages provisoires pendant la construction de la nouvelle gare, après nous avons posé les fondations des bâtiments sur l’ouvrage nouvellement construit. Nous avons également été amenés à définir un certain nombre de dispositifs pour éviter la survenue de tassement et pouvoir les compenser en cas de dépassement du seuil prescrit. Par ailleurs, des injections de compensation ont été réalisées sur une autre tour de La Défense qui était sensible et qui se trouvait exactement à l’aplomb du tunnel.

J.M : Sur une partie du projet (de la gare Haussmann Saint-Lazare jusqu’à l’avenue Gambetta à Courbevoie), le tunnel a pu être creusé avec des moyens mécanisés, permettant de maîtriser les tassements. Dans le secteur de la Défense, compte tenu de l’encombrement du sous-sol, nous avons été obligés d’opter pour une solution avec deux tunnels de plus petit diamètre et des ouvrages à géométrie variable, permettant de connecter le tracé avec la gare implantée sous le CNIT. Nous avons dû recourir à une méthode de réalisation dite « conventionnelle » (creusement à la machine à attaque ponctuelle, pose du soutènement puis du revêtement, …).

Un des enjeux était donc de maîtriser les déformations susceptibles d’être induites sur les bâtiments existants avoisinants au regard de leur vulnérabilité, ce qui a guidé le choix des méthodes de réalisation et la définition des dispositions de suivi dès la phase d’études. En particulier, nous avons réalisé un puits de reconnaissances et d’essais sous le CNIT (quatre mètres de diamètre et une vingtaine de mètres de profondeur) pour caractériser le comportement des terrains et tester en vraie grandeur l’impact des méthodes de construction qui étaient envisagées. En phase travaux, nous avons eu recours à de nombreux dispositifs d’auscultation en direct avec de la topographie et des mesures par interférométrie satellites.

Ainsi, ils permettent de suivre en temps réel l’impact des travaux sur les bâtiments dans le quartier de la Défense et de s’assurer que nous ne dépassions pas les seuils admissibles. 

La future gare Eole sous le CNIT

   Quelle a été votre valeur ajoutée ? L.C : EOLE nous a permis de mettre en valeur notre savoir-faire au niveau des travaux souterrains, et ce, à travers les solutions que nous avons apportées pour faire face aux contraintes géotechniques, fonctionnelles et sécuritaires du projet. Bien évidemment, dans ce projet, notre rôle était de rassembler toutes les parties prenantes autour de la réussite du projet pour la satisfaction des futurs voyageurs. J.M : Nous avons été capables, sur les différents corps de métier impliqués, de mobiliser des expertises avancées et reconnues internationalement afin de faire émerger des solutions hors du commun, les justifier auprès du maître d’ouvrage et les faire accepter.   

La future gare Eole sous le CNIT