Les trois premiers MaaS (Mobility as a Service) de France, livrés en 2022   Sur les territoires de Grenoble, de la métropole d’Aix-Marseille et de la région Normandie, le groupe setec est en première ligne pour le lancement des trois premiers MaaS d’envergure qui seront livrés en France. Leur mise en service est prévue en 2022. Florent Zanoto, directeur de projets chez setec its, nous apporte son éclairage sur les enjeux de ces projets, essentiels pour l’avenir de la mobilité.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est un MaaS et le rôle de setec ?

Il s’agit à la fois d’un outil au service de la stratégie de mobilité du territoire et d’une offre de service, dotée d’une application, d’un site web et d’une carte, permettant à un utilisateur de connaitre tous les itinéraires, pour tous les modes de transport possibles. Concrètement, cet utilisateur pourra monter dans un Uber, prendre les transports en commun, une trottinette, un vélo ou un bus. L’offre fait donc tomber l’ensemble des frontières entre l’offre publique ou privée. L’application permet de planifier son itinéraire, en fonction de ses critères, que ce soit le temps de parcours, le coût carbone de son trajet, le prix…. L’utilisateur peut également au travers de l’application réserver, payer utiliser l’offre de mobilité qu’il souhaite. Nous intervenons en tant qu’AMO (Assistants à Maîtrise d’Ouvrage). La mise en œuvre d’un MaaS implique de nombreux acteurs, nous jouons un rôle dans la gouvernance et l’animation. Nous apportons également une très grande expertise technique. Un MaaS est un dérivé des métiers historiques de setec its, notamment la billettique et l’information aux voyageurs. Notre action recouvre un champ très large, alliant gestion de projet, gouvernance, t des enjeux économiques, tarifaires, marketing, techniques politiques et stratégiques. Le MaaS va manipuler énormément de données, nous préparons les futurs usages de ces données.

Quelle est l’approche de cette démarche?

Sur ces projets, l’usager est au cœur des réflexions. Nous réfléchissons à ses besoins et à la meilleure façon d’y répondre. Tous les modes de transports sont considérés, les bus, les métros, les taxis, les parkings, les trottinettes, de l’autopartage, du covoiturage, des vélos, ainsi que leurs à côtés : des abris vélos, des péages autoroutiers.

Qu’est-ce qui rend possible la création de ces MaaS aujourd’hui ?

C’est la prise de conscience d’une réalité qui n’est plus soutenable, la congestion des villes, la consommation énergétique, la pollution,…, qui nécessite d’accompagner l’évolution des usages. Les collectivités ont la maturité nécessaire pour prendre en main ces enjeux de mobilité. Le numérique est indispensable, pour travailler la représentation mentale des offres et des services. C’est une opportunité de réunir et de mettre en cohérence toutes les données liées à la mobilité.

Pourquoi ces nouveaux MaaS sont-ils publics ?

L’outil doit nous aider à mettre en œuvre une politique de mobilité vertueuse sur le territoire en apportant des solutions aux problématiques de pollution ou de congestion. Il ne doit pas promouvoir une solution de mobilité plutôt qu’une autre.

Quelle est la stratégie mise en œuvre derrière cette offre de MaaS ?

Faire diminuer la part d’autosolisme dans les déplacements est un excellent moyen de réduire la congestion et la pollution. Par ailleurs, nous faisons en sorte d’aiguiller les flux au regard des contraintes de circulation sur le tissu urbain. Enfin, le MaaS est un outil de rationalisation de l’offre car il nous permettra de centraliser l’ensemble des données de transport et donc d’identifier les besoins.

Comment voyez-vous l’avenir de ces MaaS?

Il est encore un peu tôt pour le dire, mais probablement, à terme, chaque territoire aura son MaaS. Ces nouvelles offres participeront au développement d’une mobilité durable pour tous, sur tous les territoires.