Camille Carême, Ingénieur Génie Civil chez setec tpi, a participé à la 16ème édition du Congrès « Ingénierie Grands Projets et Systèmes Complexes », qui a eu lieu les 30 et 31 août 2021 à Arcachon, France.

Le titre de sa présentation, qui était structurée autour de la complémentarité entre les sciences de la donnée et de l’ingénieur, était « Quand les sciences des données rejoignent les sciences de l’ingénieur ». « À travers cette présentation lors du Congrès IGPSC, nous proposons une nouvelle méthodologie pour les ouvrages existants, selon laquelle nous n’allons pas seulement les modéliser, mais aussi les observer, les instrumenter et analyser leur comportement pour améliorer notre connaissance de l’existant. De cette façon, nous passons d’une analyse semi-probabiliste vers une analyse prédictive ».

Habituellement, l’analyse du comportement structurel des ouvrages passe par l’établissement de modèles physiques basés sur les sciences de l’ingénieur, permettant de calculer les grandeurs utiles au dimensionnement. L’exposé part du principe que pour un ouvrage existant, nous pouvons également mesurer directement les grandeurs d’intérêt. L’objectif est d’observer la structure telle qu’effectivement construite ainsi que son comportement réel. Comme Camille nous l’explique, nous passons à une analyse prédictive basée sur l’exploitation et le traitement statistique de données mesurées in situ, qui nous permet d’établir des relations entre les actions et les réponses observées.

Pour un projet de restructuration, les avantages d’une telle démarche sont l’assurance d’une maîtrise de l’existant, la réduction des aléas et l’optimisation des dimensionnements, en limitant les conservatismes liés aux incertitudes. Pour un ouvrage en exploitation, les avantages sont l’optimisation des procédures d’exploitation et le prolongement de la durée de vie de l’ouvrage, grâce à la maintenance prédictive. Camille a présenté les deux projets pilotes de l’équipe Structure Complexes de setec tpi : la restructuration de la tour Adria à La Défense et la Grande digue flottante de Monaco. Concernant la tour Adria, l’étude menée par setec tpi avec le lerm et Phiméca a permis d’améliorer la maîtrise de l’existant dans le cadre de la restructuration de la tour, de réduire les aléas en phase de conception et exécution, de fiabiliser les calculs de structure et d’aboutir à des recommandations de renforcements mieux ajustées.

Pour la Grande digue de Monaco, setec tpi a établi des corrélations entre les mouvements observés de la digue et les données météorologiques de houle pour mieux caler les modèles de comportement dynamique de l’ouvrage. L’instrumentation et la science des données sont donc deux outils puissants pour enrichir l’analyse structurelle des ouvrages existants. Il s’agit d’une démarche essentielle pour prévoir avec fiabilité le comportement des ouvrages existants et qui offre de larges possibilités d’optimisations dans la conception et l’exploitation. Par ailleurs, cette démarche est un atout écologique pour les projets, grâce à la prolongation de la durée de vie des constructions.