EOLE (Est Ouest Liaison Express), le prolongement du RER E vers l’ouest, est un grand projet qui permettra de relier la gare d’Haussmann Saint-Lazare à Mantes-la-Jolie, en passant par La Défense et Poissy. Samuel Reynaud, Directeur Génie Civil sur la gare de La Défense, et Nicolas Clabot, Ingénieur chez setec tpi nous en disent plus.

Pourriez-vous nous parler des travaux du projet EOLE ?

Les travaux comprennent le réaménagement d’une ligne existante entre Mantes-la-Jolie et La Défense sur 47 kilomètres, le percement d’un nouveau tunnel d’environ 8 kilomètres entre La Défense et Haussmann-Saint-Lazare, qui est le terminus actuel du RER E, et la création de 3 nouvelles gares : Porte Maillot, La Défense-CNIT et Nanterre-La Folie. Les travaux EOLE portent sur des lignes et des gares soit nouvelles soit rénovées.

 

Quel est le rôle du groupe setec sur le projet ?

La mission du groupement SED (setec / Egis / Agence Duthilleul) comprend la MOE complète études et travaux (AVP, PRO, ACT, DEF, AOR) du gros-œuvre, du second œuvre et des équipements des gares, ainsi que de la voie et de la caténaire entre l’arrière gare Haussmann St Lazare et Nanterre La Folie. setec tpi est maître d’œuvre en groupement et mandataire. setec bâtiment, terrasol, setec ferroviaireeocen, setec opency et setec organisation participent également aux travaux. Les équipes setec travaillent sur la gare de la Défense sous le CNIT et les tunnels adjacents. Le niveau de la voie est 40 mètres sous le parvis, donc c’est un projet extrêmement riche, puisqu’ il a fallu reprendre en sous-œuvre la totalité du bâtiment du CNIT, réaliser une boite de 120 000 m3 sous le bâtiment et reposer le bâtiment sur cette boite.

Par ailleurs, il a fallu raccorder les tunnels sous La Défense. Bien évidemment, nous avons construit des ouvrages annexes pour la ventilation et des correspondances sous les quais du RER A, vers les lignes L, U et le Tramway T2. Enfin, nous avons plusieurs sorties voyageurs, dont « la faille » percée à travers les différents niveaux du CNIT, et la sortie « Grande Arche » permettant un accès direct au parvis. Un grand objectif de l’année 2021 était la livraison de la première voie pour poser les rails, ce qui a été fait au mois d’aout. Actuellement, le deuxième objectif est de libérer la deuxième voie à l’horizon début 2022. Au niveau de la gare, le prochain défi est de libérer peu à peu les zones dans la gare pour le démarrage de second œuvre.

Selon vous, que rend ce projet exceptionnel ?

Le prolongement de la ligne E est un projet SNCF, qui fait partie des nouvelles lignes qui sont développées dans l’optique du Grand Paris. La ligne E sera en 2024 la ligne la plus innovante de l’Ile-de-France. Il s’agit d’une ligne de Mass Transit Nouvelle Génération, qui vise à doubler la ligne A du RER et donc à la désaturer. C’est une infrastructure titanesque qui a demandé des milliers d’heures d’études et centaines de milliers d’heures de travaux complexes pour sa réalisation. Sur la partie de La Défense, les marchés de travaux s’élèvent à environ 600 millions d’euros.

L’une des complexités du projet est qu’il comprend des ouvrages dans l’environnement dense parisien, notamment la construction de puits d’accès au tunnel pour les secours, la création d’une gare nouvelle à Porte Maillot et le creusement d’un nouveau tunnel sur 8 km, dont 4 km à Paris. Pour notre équipe à La Défense, le grand défi était de réaliser une gare de très grandes dimensions sous le CNIT, tout en maintenant ses activités. Les études du projet ont commencé en 2012 et les travaux en 2016. La mise en service est prévue pour 2023.