Ingénieur civil de l’école des Mines de Paris, Xavier Laloum a réalisé la première partie de sa carrière chez Soletanche Bachy, du groupe Vinci, avec un parcours technique (R&D puis bureau d’études), puis commercial en Colombie à partir de 2007. Il a ensuite pris la direction générale de Gomez Cajiao en 2015, entreprise qui a rejoint setec mi-2018. Ingénieur naval, diplômé de l’Ecole Polytechnique de l’université de São Paulo, Jorge Luiz Babadopulos a commencé sa carrière par l’Institut National de Recherche Technologique de São Paulo. Il été successivement chef de projet, directeur technique, président au sein de TUV Rheinland, puis président de Geris Engenharia e Serviços, avant de prendre la direction générale de setec hidrobrasileira, en 2020.

setec hidrobrasileira a été créée en 1954 et Gomez Cajiao en 1972, les deux sociétés ont respectivement rejoint le groupe setec en 2011 et 2018. Quel impact cela a-t-il eu sur vos activités ou votre stratégie ?

Xavier : Nos clients apprécient de trouver dans une seule entreprise une impressionnante trajectoire locale, avec une connaissance des habitudes techniques et contractuelles, et le support d’un grand groupe français. Notre activité des dernières années a continué à être forte dans le secteur routier, portuaire et minier comme avant l’achat, mais le secteur du transport guidé (métro, train) a pris plus de place que si nous avions été en dehors du groupe. Le groupe nous a permis également de faire incursion dans le domaine des PMO (Project Management), avec des projets tels que le Métro de Bogota ou les routes au Pérou. Notre stratégie continuera d’évoluer, en particulier pour s’aligner avec celle du groupe, afin de consacrer une place toujours plus grande aux industries vertueuses, et ce, malgré le fait que la Colombie est un pays fortement dépendant, et pour longtemps encore, des matières premières de faible valeur ajoutée.   Quelles sont vos dernières réalisations et vos projets actuels au Brésil et en Colombie?

Jorge : Au Brésil, nous avons remporté 6 contrats publics de conception de systèmes d’assainissement, un contrat de conception de routes, un contrat de contrôle de la qualité de la conception dans le domaine ferroviaire et enfin un contrat de lignes de transport de banlieue à São Paulo (concession).

Xavier : Nous réalisons environ 60% de notre activité dans le secteur routier. Ensuite viennent les secteurs du transport guidé et de l’industrie, en particulier minière. Et finalement, est à noter une petite activité dans le secteur bâtiment et eau / environnement. Le groupement en charge de la construction de Puerto Antioquia (Eiffage – Ethuss) a pris la décision de nous confier le design de leur infrastructure onshore de plus de 30 hectares. Pouvez-vous nous parler des perspectives de développement du groupe, sur les pays d’Amérique latine.   Quelles sont les opportunités et comment allons-nous pouvoir les saisir ?

Jorge : Il y a de nombreuses opportunités dans la conception et la construction d’infrastructures, dans l’assainissement, les routes, les chemins de fer, les ports, les télécommunications, qui dépendent des investissements privés, car l’État a actuellement une très faible capacité d’investissement.

Xavier : Gomez Cajiao a comme tâche principale cette année de stabiliser ses activités colombiennes et péruviennes. Nous sommes cependant réactifs sur les autres marchés proches en cas d’opportunité intéressante qui requiert, ou non, la participation d’autres entreprises du groupe.   Mettre l’accent sur les compétences locales par « l’hybridation» est l’un des engagements pris par le groupe, pensez-vous que cela soit important et pourquoi ?

Jorge : Il est important de diffuser les valeurs du groupe dans toutes ses entreprises, ainsi que les nouvelles technologies, les outils et les processus.

Xavier : Le marché de notre zone est très compétitif, et il existe de relativement bonnes compétences techniques sur le marché, chez nos concurrents. C’est pourquoi il est vital, commercialement parlant, de pouvoir réaliser nos offres en maximisant les apports du personnel local, colombien en l’occurrence. Cependant, pour certains savoir-faire, l’expertise française reste nécessaire. Il est important, pour ces compétences clés, de pouvoir réaliser, via l’hybridation, le transfert desdites compétences à notre personnel local qui possède de très bonnes capacités d’apprentissage technique du fait d’une solide formation initiale.   Le groupe s’engage également à mener sa transformation écologique, climatique et énergétique ou à réaliser sa transition numérique. Êtes-vous également impliqués dans ces grandes transformations ?

Jorge : Certainement, le Brésil doit réaliser ses transitions écologique et numérique. Nous engageons nos équipes à participer à ces transformations.

Xavier : La Colombie elle-même est engagée sur la voie d’une sortie progressive des exportations de matières premières fossiles. La transformation digitale fait également partie des objectifs du secteur transport. Il est par conséquent nécessaire que Gomez Cajiao, à l’image du pays où elle opère, et du groupe auquel elle appartient, participe activement de ces grandes mutations.