Entretien sur le chantier du tramway T9 avec Jamal Salam, directeur de projets chez setec its, et Julien Labrousse, chef de projet chez setec its.

Les travaux

Au sein du groupement iTRAM (Ingérop mandataire – setec its – Richez_Associés), auquel a été confiée la maîtrise d’œuvre générale du projet, setec its est en charge de la voie ferrée, d’une partie des aménagements urbains, et de la signalisation lumineuse tricolore. Setec tpi a participé à la conception et au suivi de travaux des ouvrages d’art, tandis que planitec btp a apporté son expertise en matière de planification. Jamal Salam est impliqué en tant que directeur de projet depuis 2014 ; Julien Labrousse, chef de projet depuis 2016, a pris en main la planification générale de l’opération après avoir été responsable du marché Voie ferrée.

Les travaux d’aménagements urbains, démarrés en 2018, sont en cours de finalisation et ont laissé place aux travaux de voie ferrée, dont la fin est prévue au dernier trimestre 2020. Keolis a été désigné comme futur exploitant. Il s’agira du premier tramway exploité par une autre entreprise que la RATP. Après avoir établi l’ensemble des dossiers de sécurité, setec its assurera également la direction des essais d’ensemble.

Cette mission particulière consiste à démontrer la fiabilité du tramway avant qu’il soit emprunté par les usagers, au moyen d’une campagne d’essais complète :  le respect du gabarit et des lacunes en station, les performances de traction et freinage, la signalisation ferroviaire, le comportement des ouvrages d’arts, le franchissement des carrefours, sont autant de points qui seront testés avant la mise en service.

 

Arrivée de la première rame/démarrage des essais

La première rame  a été dévoilée le 3 décembre 2019 en présence des représentants de l’Etat, des maires des communes traversées et de Valérie Pécresse – preuve s’il en est que le chantier du T9 est prioritaire pour Ile-de-France Mobilités. Les essais d’homologation du nouveau matériel roulant ont immédiatement démarré, encadrés par les équipes de setec its, sur le premier tronçon de voie construit en anticipé.

 

La crise du Covid-19

Le chantier, totalement arrêté durant le premier mois du confinement, a repris progressivement depuis le 20 avril. L’équipe de maîtrise d’œuvre n’a eu aucun mal pendant cette crise à trouver des volontaires pour assurer les visites de contrôle et de mise en sécurité du chantier. Au lendemain du confinement, les équipes setec ont mis toute leur énergie à faire redémarrer le chantier, et trouver avec les entreprises de travaux des solutions pour assurer la sécurité de tous : établissement du Plan de Prévention Chantier, aménagement des installations de chantier, roulements pour les repas et la prise de poste, horaires décalés…C’est toute une logistique qui a été mise en place en peu de temps, avec l’établissement d’un zonage pour une gestion au jour le jour du chantier, en vue de minimiser la coactivité sur le terrain. Les mesures de distanciation n’ont pas permis de faire cohabiter dans les installations initiales les quelques 500 ouvriers du chantier ; les travaux ont donc redémarré en effectif réduit, jusqu’à ce qu’une base vie supplémentaire ait été installée début juillet. Elle permettra de doubler les équipes de poseurs de rails, pour terminer les travaux en un temps record (2 km de voie par mois). L’objectif est de limiter le retard lié au COVID-19, et de mettre en service au printemps 2021.

 

Ingénieurs et Citoyens

Nos ingénieurs ont à cœur la protection des travailleurs et des riverains du chantier, mais aussi celle de la planète. C’est pourquoi, le projet T9 fait la part belle aux modes de déplacements doux et au végétal : élargissement des trottoirs, création de pistes ou bandes cyclables le long du tracé et de 2 km de zones 30, mise en place de stations Vélib’ et d’abri Véligo, plantation de 1300 arbres, aménagement de 85000 m2 d’espaces végétalisés…

En-dehors des carrefours et des stations, la plateforme tramway sera entièrement enherbée. Tout a été fait pour favoriser la végétalisation tout en réduisant la consommation en arrosage : mise en place de sedums sans arrosage sur certaines zones, choix d’un substrat terreux et d’un mélange de graines résistants à la sécheresse, création d’un système innovant de goutte-à-goutte intégré à la plateforme. Même la pose de voie a été adaptée, de manière à limiter le volume de béton de voie au strict nécessaire, en réalisant une longrine uniquement au droit des rails.. Ainsi, le gazon bénéficiera d’une épaisseur de terre de près de 50 cm , contre 15 cm pour une plateforme classique.

Une partie des eaux de pluie sera stockée dans une structure réservoir à l’intérieur de la plateforme et servira à la pousse du gazon ; le reste pourra s’infiltrer dans le sol, réduisant ainsi les rejets au réseau public dans une zone sujette aux inondations. Un travail a également été mené sur la provenance des végétaux et matériaux mis en place : acheminement des rails par voie ferrée depuis l’Autriche, structures de chaussées existantes réutilisées, sol traités en place, enrobés basse température, granit breton, calcaire bourguignon, végétaux du Val de Loire, sont autant d’éléments que vous pourrez observer en flânant le long des 16 km d’itinéraires cyclables dédiés.