L’hydrogène est l’un des vecteurs énergétiques de demain, à condition de le décarboner. Près d’un million de tonnes d’hydrogène sont utilisées en France chaque année, quasiment toutes d’origine fossile. Avec des productions alternatives, son impact carbone pourrait être extrêmement réduit. Le groupe participe au déploiement d’un système de production stockage et distribution d’hydrogène pour Tours Métropole Val de Loire. Philippe Corbon, directeur de projets chez setec énergie environnement nous détaille ce projet.

Pourquoi cet engouement actuel pour l’hydrogène ? Nous nous projetons dans un futur où les énergies carbonées seront de moins en moins utilisées. L’hydrogène y représente un vecteur énergique alternatif, donc un axe important de la transition énergétique.

Quelles sont les problématiques liées à l’hydrogène ? Les problématiques de l’hydrogène sont principalement liées à sa fabrication aujourd’hui fortement carbonée et à sa dangerosité de manipulation. Différentes techniques de production décarbonées existent comme la gazéification de la biomasse, ou l’électrolyse de l’eau à partir d’électricité ou de chaleur fatale. Les risques sont aujourd’hui maîtrisés et des industriels réfléchissent d’ailleurs déjà à produire eux-mêmes leur hydrogène par voie d’électrolyse à proximité immédiate de leurs installations.

Quelles sont les avancées actuelles ? Les avancées technologiques sont nombreuses. Concernant la gazéification, on est plutôt sur des démonstrateurs. Nous accompagnons d’ailleurs les acteurs sur ces projets. Sur l’électrolyse, les grands projets français en perspectives sont d’une puissance de 100 MW, capables de produire jusqu’à 5 tonnes d’hydrogène décarboné par jour, dans le but de décarboner les raffineries.

Quels sont les besoins exprimés par la Métropole de Tours ? Il s’agit d’un marché que nous avons remporté en cotraitance avec setec its. Deux projets départementaux étaient en réflexion avancée en Indre-et-Loire et la Métropole de Tours souhaitait faire le point sur les besoins en hydrogène propres à son territoire. Au travers de la recherche de ses opportunités, nous l’avons accompagnée dans une réflexion globale autour de sa problématique énergétique territoriale. Il a également s’agit de les acculturer, puisque l’hydrogène peut être un levier de réponse à différents enjeux des collectivités comme ceux du traitement de déchets ou de la décarbonation des territoires.

La problématique des énergies renouvelables du territoire, leur densification pour répondre aux objectifs de réduction des émissions de GES et la pérennisation des productions locales en fin de contrat d’achat a été tout autant source d’intérêt. Nous avons déterminé le potentiel d’usage de l’hydrogène non seulement pour la mobilité, mais aussi pour les industriels, en recherchant également les intérêts des gestionnaires de réseau de gaz et d’électricité. Nous avons élaboré des scénarios de développement combinant production et distribution locale au regard du contexte environnant et des contraintes des industriels locaux. Notre démarche allie le conseil stratégique à l’expertise technique. Convaincus par notre approche panoramique et complémentaire, nous poursuivons la mission par une étude de faisabilité englobant les autres projets locaux afin de leur donner une cohérence d’ensemble et de déterminer la meilleure solution technico-économique permettant la viabilité d’un projet de territoire.

Cette action s’inscrit-elle dans un cadre particulier ? Pour beaucoup de collectivités, le levier principal de la réduction des GES est la décarbonation des transports. Nos matrices de décisions prennent donc en considération « l’intérêt CO2 » de chacun des scénarios.