Identifiée parmi nos grands défis Ingénieurs et Citoyens, la résilience des territoires* face au changement climatique couvre leur capacité à anticiper et à se transformer pour adopter des modes d’organisation qui participeront à l’atténuation des phénomènes prévisibles et à l’adaptation progressive à ces phénomènes.

Plusieurs appels d’offres liés à la résilience des infrastructures au changement climatique ont d’ailleurs été récemment remportés par setec international. Nous avons rencontré Cédric Malaval, ingénieur en chef, pour en savoir plus.

Cédric Malaval, ingénieur en chef, setec international

  En règle générale, la résilience des infrastructures au changement climatique, est-elle un sujet sur lequel vous travaillez de plus en plus ?

Oui, effectivement, les infrastructures ferroviaires, portuaires ou routières, sont soumises à des aléas climatiques extrêmes qui ont tendance à évoluer, et généralement à s’aggraver. Des vagues de chaleur plus intenses, des précipitations plus fortes, des sécheresses inhabituelles ne sont pas sans conséquences sur nos infrastructures.

Le CEREMA (Centre d’Etudes et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) s’est d’ailleurs mobilisé sur ce sujet en développant une méthodologie et en accompagnant des maîtres d’ouvrage pour intégrer la dimension résilience à des projets ou des infrastructures existantes. Une réflexion est ainsi menée avec setec organisation pour apporter une réponse adaptée à l’échelle du groupe, mais nous répondons également à de plus en plus d’appels d’offres sur ces sujets à l’international.

Pouvez-vous nous parler des projets qui ont été remportés par setec international?

Dans les îles Salomon, en soutien au Ministère du Développement des Infrastructures, la Banque Mondiale a lancé une étude sur l’évaluation du réseau routier face aux risques climatiques et naturels. Il s’agit d’un Etat de Mélanésie, situé dans le Pacifique, à l’Est de la Papouasie-Nouvelle Guinée.

En partenariat avec ARIA Technologies et Actimar, notre objectif consiste à étudier l’évolution des aléas climatiques et à des géo-risques extrêmes, tels que les inondations et les tremblements de terre, et à évaluer les risques associés pour l’infrastructure. Les résultats de cette étude seront intégrés au système d’Asset Management du réseau de transport des îles Salomon (SITAMS) afin d’orienter les investissements de rénovation et d’adaptation des sections routières les plus vulnérables et les plus critiques pour la population.

En Argentine, associés à setec, notre groupement comprend ARIA Technologies et ACyA. Le TER de Buenos Aires doit faire l’objet d’une rénovation prochainement, mais le risque climatique n’avait pas été intégré à la réflexion. La Banque Mondiale a lancé cet appel d’offres en soutien au ministère des Transports et au gestionnaire de la ligne, pour étudier la vulnérabilité des aménagements face aux catastrophes naturelles et l’évolution climatique, et mettre en place des mesures permettant de renforcer les capacités à faire face aux risques associés.

En Ouganda, notre client est cette fois-ci l’AFD. Nous réalisons un complément à l’étude d’impact environnemental et social dans le cadre du projet d’autoroute Kampala Jinja Expressway. L’impact du réchauffement climatique n’a pas été pris en compte dans le projet, aussi nous réalisons une évaluation complète des aléas (incendies, chaleur…), des impacts possibles sur le projet ainsi que des recommandations sur les orientations à prendre pour gérer ces risques, notamment au niveau du contrat de conception-réalisation qui sera prochainement lancé.

Des exemples de missions dans le groupe En Flandre maritime, setec hydratec a réalisé une étude du système des Wateringues face aux effets prévisibles du changement climatique, intégrant 4 facteurs de risques (les submersions marines, les inondations continentales, le ruissellement, la raréfaction de la ressource en eau).

Au Burkina Faso, pour la Banque Africaine de Développement, setec hydratec et setec énergie environnement ont participé à l’étude de vulnérabilité et d’adaptation au changement climatique du barrage souterrain de Naré, avec pour objectif de permettre sur le long terme une résilience du barrage et des eaux souterraines.   *Ce défi est piloté par Laurent Guérin, directeur général de setec organisation. Parmi les prochaines étapes à l’échelle du groupe, un manifeste sur ce sujet est prévu, une offre de services est en cours de structuration.