Vous travaillez dans l’ingénierie, à Paris, à Lyon, à Bogotá, à Rabat, à São Paulo ou à Masdar City, vous avez un, huit, vingt ou 44 années d’expérience professionnelle. Vous êtes passionnée par votre métier ou vous l’avez choisi un peu par hasard. Vous êtes des femmes dans l’ingénierie et nous vous remercions d’avoir accepté de répondre à nos questions. Vos constats se rejoignent le plus souvent, vous vous épanouissez en tant que femmes dans l’ingénierie et vous pensez que la généralisation du télétravail est en train de changer la donne pour réussir à tout concilier.
Voici quelques portraits de femmes.
Sandrine Chrun, manager et membre du Codir, setec its « Considérer que c’est un monde tout court et non un monde féminin / masculin » Comment se faire une place dans un monde globalement masculin ?
C’est en considérant que c’est un monde tout court et non un monde masculin/féminin. Nous sommes là, avant tout, pour effectuer un travail ainsi le genre n’a pas d’importance. Alors, effectivement, nous vivons parfois des situations qui peuvent être difficiles à appréhender dans un rapport masculin/féminin.
Par exemple, j’ai eu à travailler sur des chantiers où nous amenions parfois des clients au restaurant. Et quand une femme seule invite un homme seul, elle peut ne pas être forcément à l’aise avec la démarche. Finalement, je me suis aperçue que dans un cadre professionnel, cela se gère très bien. Donc pour moi, c’est vraiment cela : considérer que c’est le monde du travail et l’importance des genres ne doit pas être stigmatisé. Pour moi, la qualité la plus importante pour un manager, serait de montrer l’exemple, et d’avoir la capacité de se remettre en question par rapport à ce que d’autres pourraient vous apporter. C’est comme ça que l’on grandit tous ensemble. Oui, nous avons des choses à apporter en tant que manager. Sans doute, plus d’expérience et nous pouvons guider des plus jeunes. Mais pour moi, c’est important d’être à l’écoute, dans le sens, vraiment entendre ce qu’ils auraient à dire, de sorte à s’ouvrir et avancer avec des idées qui sont nouvelles et ne pas se buter sur des idées arrêtées.
Un point dont je suis fière, c’est mon parcours professionnel, être membre du Codir dans un monde où j’ai toujours été entourée d’hommes et dans lequel la part féminine était très restreinte. Fière de voir qu’aujourd’hui, avoir envie d’évoluer dans ce métier, porte ses fruits et permet de grandir en tant que manager, directrice dans des sociétés d’ingénierie sur une part d’activités qui n’attiraient pas beaucoup de femmes, il y a encore quelques années.
Mon plus grand défi en tant que femme, c’est quelque chose qui concerne toutes les mères de familles. C’est de réussir à concilier ma vie de femme, de mère complétement investie (auprès de mes 3 enfants) tout en étant impliquée dans mon rôle de dirigeant au niveau d’une société. Pour moi, il n’est absolument pas question que l’un prenne le pas sur l’autre : c’est un équilibre. Et ça, c’est mon plus grand défi (et aussi un point dont je suis fière) d’arriver à mener de front ces deux mondes parce qu’il n’y a pas de raisons que l’on puisse ne pas le faire.
Aujourd’hui, la société évolue avec un rééquilibre des familles vis-à-vis du monde du travail que je trouve intéressant. Cela facilite ce challenge qu’ont les femmes de devoir trouver cet équilibre familial et professionnel. J’aimerais dire à mes collègues féminines de ne jamais craindre de ne pas être à la hauteur du fait d’être une femme. On a souvent tendance à dire que les femmes sont cantonnées à telle activité et les hommes telle activité. Cela peut parfois nous pousser à nous mettre en retrait par rapport à nos collègues masculins. C’est un peu culturel du fonctionnement de la société.
Je pense qu’aujourd’hui, on est en train de dépasser cela. Heureusement. Donc mon conseil est vraiment de ne jamais se sous-estimer et ce, peu importe la situation. Il n’y a aucune raison à ça ! Je pense que ce sont des impressions qui sont sans doute issues d’éducations passées. Mais, on n’en est plus là. Donc mon conseil serait d’aller au bout de ce que l’on souhaite faire sans se préoccuper des boîtes dans lesquelles on voudrait nous enfermer.
Anne Bergère, Ingénieur en Chef, terrasol « Le télétravail généralisé change la donne » Au départ, quand j’étais enfant, j’étais passionnée par notre planète, la Terre. J’ai donc choisi de devenir ingénieur dans le domaine de la géotechnique pour satisfaire ma curiosité.
Pourquoi terrasol ? Parce que j’ai trouvé des gens passionnés. Depuis 20 ans, je travaille sur des projets en études et sur les chantiers, en France autant qu’à l’étranger, principalement en Algérie et en Afrique du Sud. Quel que soit le pays ou la situation, je n’ai jamais été gênée d’être une femme et personne ne m’a reproché ma place en tant que femme. Je n’ai reçu que du respect de la part de mes collègues masculins. Je reste à ma place, sans chercher à m’imposer. Comme je suis ravie d’être une femme, c’est facile de rester soi-même.
Chez setec beaucoup de directeurs sont des hommes, c’est un constat. Mais il me semble que c’est en partie lié au fait que les femmes ne se mettent pas en avant. Personnellement, je n’ai pas l’ambition de devenir directrice mais je ne pense pas que l’on ralentirait ma carrière, juste parce que je suis une femme. Peut-être faudrait-il encourager davantage certaines personnes qui le souhaitent et qui n’osent pas ? Je constate aussi que les femmes culpabilisent quand elles ne sont pas à la maison le soir, pour être présentes avec les enfants. Et là, le télétravail généralisé change la donne. On gagne en temps de transport, on limite la fatigue … Aujourd’hui, j’adore aller chercher mes enfants à l’école puis retourner travailler après. Ma journée de travail n’est plus limitée à une heure qui m’est imposée mais à une heure que je m’impose, la différence est énorme. J’aimerais dire aux autres femmes que nous devons apprendre à apprécier d’être une femme.
Daniela Zapata-Franco, Ingénieur Géotechnicienne, terrasol « Je ne me suis jamais dit que j’étais confrontée à du sexisme dans mon métier » J’ai quitté la Colombie il y a 8 ans pour faire mes études supérieures en France. Je savais depuis très jeune que je voulais faire du génie civil. J’avais une attirance pour les travaux publics et les projets d’infrastructure, j’avais pour objectif de faire des études dans cette voie. Je suis rentrée dans le monde de la géotechnique car je me suis spécialisée dans les tunnels et les ouvrages souterrains, c’est ce qui m’a permis d’entrer chez terrasol, à Lyon. Je travaille principalement sur des projets d’ouvrages souterrains, mais j’ai eu l’occasion de participer à des projets de fondations profondes et de parois de soutènement. Je ne regrette absolument pas d’avoir choisi cette voie. C’est un domaine qui me passionne. J’ai encore beaucoup à apprendre et je sens que j’ai choisi la bonne entreprise pour cela. L’ambiance est conviviale et on trouve sa place très rapidement. Je ne me suis jamais dit que j’étais confrontée à du sexisme dans mon métier. Il est vrai qu’il y a moins de femmes que d’hommes dans le génie civil, mais ce n’est pas un sujet. Je n’ai jamais senti de différence. Je ne sais pas si c’est différent sur les chantiers, je n’ai pas encore vécu cette expérience. Je pense que le télétravail permettra aux femmes de trouver un point d’équilibre pour progresser encore plus dans leur milieu professionnel et personnel (de même pour les hommes). Certains de mes collègues hommes font le choix de prendre un congé parental ou de travailler à temps partiel pour s’occuper de leurs enfants.
Djamila Bourega, Chef de Projets ouvrages d’art, setec Maroc « J’aimerais dire aux femmes de s’armer de courage, de ne jamais baisser les bras » Je suis chef de projets ouvrages d’art. Algérienne de naissance, j’ai fait mes études d’ingénieure en Génie civil en Algérie et travaillé 4 ans dans le secteur du bâtiment/charpente métallique/béton armé. Ensuite, je me suis mariée et installée au Maroc et depuis 1994, je travaille en tant qu’ingénieure d’études chez setec Maroc (anciennement Maroc setec). Au vu de mon expérience, j’ai été choisie il y a 3 ans pour représenter le service ouvrages d’art et donc occuper le poste de Chef de projets. Je travaille actuellement sur plusieurs projets mais essentiellement sur du contrôle d’études pour le compte de plusieurs directions régionales de l’équipement (DRE). Cela consiste à m’assurer que les études soient réalisées dans les règles de l’art. En parallèle, je pilote des projets d’études des ouvrages d’art dans différentes régions : Ouarzazate, Taounate, Kénitra, etc. Aussi, je me charge du volet ouvrages d’art dans le cadre de l’étude préliminaire d’aménagement et mise à niveau de l’axe routier entre Moulay Bousselham et Chefchaouen. J’ai choisi le domaine de l’ingénierie par hasard. Je me dirigeais au départ vers l’informatique mais le domaine du génie civil me semblait aussi intéressant et les démarches administratives étaient plus accessibles. J’ai donc choisi cette voie qui me plaisait également. J’ai travaillé trois ans à la SNCE mais ce poste ne répondait pas vraiment à mes attentes. J’ai donc rejoint l’équipe de Maroc setec qui proposait un poste axé sur les routes et les ouvrages d’art. Cela me correspondait davantage. Travailler dans l’ingénierie était pour moi un défi. C’était un domaine très masculin, beaucoup plus qu’aujourd’hui. A l’époque, ma classe comptait seulement 3 filles pour une trentaine de garçons. Je voulais être à la hauteur et me suis dit « pourquoi pas moi ? ». Ce qui me passionne le plus, c’est que chaque projet est différent et me fait découvrir énormément de choses. J’apprends en permanence. En tant que femme, j’ai rencontré quelques difficultés au début de ma carrière. Je n’étais pas écoutée, une femme qui s’impose et donne son avis pouvait déranger. Aujourd’hui, je dirais que ce métier reste toujours difficile, or il l’est plus pour une femme que pour un homme. Cela s’explique par les mentalités qui doivent encore évoluer. Désormais en fin de carrière, je me suis affirmée par mon expérience. J’aimerais dire aux femmes de s’armer de courage, de ne jamais baisser les bras. Foncer même si c’est dur. Il est plus facile de renoncer que de continuer. Au final, cela vaut le coup ! Au Maroc, la nouvelle génération est différente. Les perceptions évoluent progressivement et je m’en réjouis.
Martha Adriana Obando Obrega, Ingénieur Civil, Gómez Cajiao – Colombie « Je suis rentrée à l’université en 1972 et j’étais la seule femme pendant tout mon cursus universitaire » J’ai 64 ans et 44 ans d’expérience professionnelle dans l’Ingénierie. Ma spécialité c’est l’hydraulique. J’ai travaillé toute ma vie spécifiquement dans le design en zone urbaine. J’ai été directrice du design de la société de l’Aqueduc de Bogota pendant 8 ans. Et j’ai travaillé dans le conseil et le design. Je suis actuellement Directrice du Secteur de l’Eau et de l’Environnement chez Gómez Cajiao, sur les thèmes de l’assainissement dans le cadre du développement durable. J’ai travaillé, récemment, à l’intégration de nouvelles zones urbaines dans la ville de Bogota, capitale de la Colombie, via des programmes de rénovations urbaines. Je me suis occupée de toute la partie hydraulique et sanitaire des nouvelles zones de développement. Nous avons transformé il y a peu, notre organisation pour développer de nouveaux axes de développement et ainsi améliorer notre expertise dans de nombreux domaines avec de nouveaux clients. Je viens d’une famille d’ingénieurs. Mon père était un ingénieur civil et mon grand-père aussi. Il y a trois générations d’ingénieurs civils dans ma famille. Je pouvais voir de près à quoi ressemblait le métier et je trouvais ça fascinant. En plus, j’avais des facilités pour les mathématiques, les perceptions spatiales. Par conséquent j’ai toujours pensé que je devais devenir ingénieure ou médecin ! J’ai finalement choisi ingénieure et ça me va très bien. Je suis rentrée à l’université en 1972 et j’étais la seule femme pendant tout mon cursus universitaire. Je n’avais aucune autre camarade femme dans mes cours. J’ai été beaucoup attaquée par quelques professeurs qui me disaient, par exemple, que je prenais la place d’autres hommes qui devaient subvenir aux besoins d’une famille. Ces dernières années les choses ont beaucoup changé. Aujourd’hui, une de mes nièces fait des études pour devenir ingénieure civile et dans sa classe il y a 60 % d’hommes pour 40 % de femmes. Pendant ma vie professionnelle, j’ai presque toujours travaillé avec des équipes composées de femmes et d’hommes « 50/50». J’aime beaucoup travailler avec les femmes. Je ne préfère pas travailler avec l’un des deux mais j’aime beaucoup le style des femmes dans ce métier. J’ai eu quelques difficultés pendant mes années d’études à l’université parce que j’étais jeune, timide et la seule femme dans ma filière. Les remarques et les attaques des hommes/professeurs me touchaient en première année, surtout quand on me disait que je prenais la place d’un homme qui devait prendre soin de sa famille. Mais en deuxième année ces attaques ne me touchaient plus. Au travail je n’ai pas rencontré de difficultés, j’ai été très chanceuse. J’ai travaillé tous les jours de ma carrière. J’adore mon métier. J’ai un conseil qui sert aux femmes et aux hommes. Il faut travailler avec passion, être fasciné par son métier. Si on fait ce métier comme ça tout se passera bien, vous serez heureux. Ce n’est pas toujours facile. L’ingénierie est un travail « full time ». Quelques fois les problèmes professionnels s’immiscent dans la vie personnelle et vice-versa. Mais si on travaille avec passion, on est heureux. A mes débuts, je travaillais dans une grande entreprise de traitement d’eau et avec toutes les femmes de mon service nous avons été enceintes en même temps. Tout le monde disait « mais c’est contagieux ou quoi ? ». Et même s’il nous arrivait d’être fatiguées on restait joyeuses et solidaires, on trouvait toujours des moyens de s’arranger pour continuer de bien travailler. Il y a beaucoup de différences selon que l’on se trouve dans les bureaux ou sur un chantier. Il y a plus de machisme sur les chantiers. Mais on ne doit pas se comporter comme un homme pour être autoritaire, donner des ordres. On ne doit pas mettre de côté notre féminité pour se faire entendre. Petit à petit, les hommes se rendent comptent qu’en tant que femme tu as aussi les connaissances et la légitimité de donner des instructions. Je pense que les hommes aiment travailler avec nous et le fait que l’on soit complémentaires dans le travail et dans l’Ingénierie.
Anne-Marie Choho, Directrice Générale, groupe setec « Le plus important pour les jeunes est de travailler dur et de chercher à rendre service pour apprendre le plus possible » Je m’appelle Anne-Marie Choho et je suis Directrice Générale du groupe setec. Mon rôle couvre la responsabilité du pilotage opérationnel du groupe en France et à l’international, principalement par le suivi des directions générales des filiales et de la Direction Internationale. J’aide à la coordination des sociétés entre elles, ainsi qu’au développement des sociétés sur de nouveaux terrains. J’ai commencé mes études par un diplôme d’ingénieur généraliste et comme j’étais passionnée par la technique, j’ai décidé de poursuivre par une thèse de doctorat dans un domaine industriel. A l’époque, on disait aux jeunes qu’une classe préparatoire et puis une école d’ingénieurs ouvrait le plus large champ opportunités professionnelles, que c’était la bonne voie si on n’avait pas d’idée très précise. Après la fin de mes études, j’étais directement embauchée par le bureau d’études industriel avec lequel je collaborais pendant ma thèse. Je ne peux pas dire que j’ai choisi le métier de l’ingénierie entre mille, mais avec le recul, l’ingénierie m’a motivée parce qu’elle est à la croisée entre le choix des solutions techniques et la mise en œuvre. Au début de ma carrière, j’ai eu beaucoup de chance et à aucun moment je n’ai eu le sentiment d’avoir moins d’opportunités que les hommes. Dans mon premier poste, nous étions autant des femmes que des hommes. Cependant, c’est vrai que dans la hiérarchie, il y avait plus d’hommes que de femmes. J’ai eu l’opportunité d’avoir un patron qui était très paritaire dans l’état d’esprit ; je me souviens qu’un jour qu’il avait dû choisir entre deux femmes, laquelle piloterait un projet, il avait choisi celle qui avait déjà des enfants, parce qu’il trouvait que cela la rendait plus mature (au lieu, comme d’autres, d’avoir des préjugés sur sa disponibilité). Je pense que nous apprenons de tout ce que nous faisons dans notre vie et qu’il y a plusieurs façons d’arriver à la même performance. Quand j’avais 30 ans, je suis allée en expatriation aux États-Unis, sur un grand projet, en tant qu’expert. Les premières années j’étais dans un environnement avec un esprit très ouvert, qui m’a confié beaucoup de responsabilités. Mais un peu plus tard, dans une autre région des États-Unis, un nouveau Directeur, dès son arrivée, m’a dit qu’il ne me faisait pas confiance et m’a écartée de mon poste pour me remplacer par un homme Ca m’a appris à encaisser et rebondir. Même sans discrimination, au début de ma carrière en France, j’ai été confrontée au comportement déplacé et inacceptable par des hommes plus âgés. A l’époque, la seule parade était de les éviter. Aujourd’hui, de tels comportements sont plus marginaux et surtout réprouvés ; d’ailleurs j’encourage toutes les collègues qui y feraient face d’en parler pour qu’il y soit mis fin. Personnellement, je crois beaucoup à la performance supplémentaire que la diversité (mixité ou autres formes de diversité) apporte à une équipe. Je dirais que le plus important pour les jeunes est de travailler dur et de chercher à rendre service pour apprendre le plus possible. Il ne faut jamais hésiter à poser des questions et à demander de l’aide, c’est aussi comme cela qu’on apprend. La deuxième chose très importante est de bien se connaître, ce qui vient avec les apprentissages. Cela permet d’aller vers les métiers, les environnements et les entreprises qui correspondent à ce qu’on aime faire.
Jasmine Targhaoui, Ingénieur d’études Géotechnicienne, terrasol « Nous sommes tout à fait capables, en tant que femmes, de travailler dans l’ingénierie comme les hommes » J’ai intégré l’INSA de Lyon juste après le bac, j’ai fait un échange en Chine, avec l’université de Tongji pour ma dernière année. Ensuite, j’ai travaillé pendant 6 mois à Singapour et j’ai rejoint terrasol en mai 2019. Je suis basée à Paris.Je travaille actuellement sur plusieurs affaires, notamment des études 2D et 3D sur des centrales nucléaires en Angleterre. Je travaille également sur des missions de VISA sur le CDG Express, qui reliera la gare de l’Est à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle.J’aime travailler dans l’ingénierie, j’ai toujours aimé les sciences, c’est un domaine qui me convient. Je fais des calculs différents sur des projets variés. Au lycée, les sciences de l’ingénieur étaient plutôt vues comme une voie pour les hommes. Pourtant, nous sommes tout-à-fait capables, en tant que femmes, de travailler dans l’ingénierie.Chez terrasol, nous sommes quasiment autant de femmes que d’hommes donc je ne rencontre pas de difficulté particulière en tant que femme. Plus on monte dans la hiérarchie, plus il y a d’hommes, mais c’est historique, et lié au fait que par le passé, il y avait beaucoup moins de femmes dans le génie civil. Je me suis toujours sentie « à ma place » en tant que femme.
Luciane Veneziani, Ingénieur en Génie Civil, setec hydrobrasileira « Continuez et prenez votre place, non seulement dans le domaine de l’ingénierie, mais dans tout autre domaine, parce que nous sommes toutes en mesure d’exercer n’importe quelle profession » Je suis ingénieur en génie civil. Je travaille dans le domaine des projets d’assainissement depuis 34 ans. Les entreprises pour lesquelles j’ai travaillé n’étaient pas nombreuses, parce que j’ai passé environ 20 ans dans l’une d’entre elles et que je suis actuellement chez setec depuis 4 ans. Nous travaillons actuellement sur certains projets de systèmes d’égouts sanitaires dans certaines villes de São Paulo et nous développons des solutions pour aider à la concession d’un système d’égouts dans une municipalité de l’État de Rio de Janeiro. Le choix de l’ingénierie s’est révélé car ma sœur aînée étudiait l’ingénierie et je l’ai toujours admirée. De plus j’ai toujours aimé les sujets liés aux sciences exactes. Setec c’était initialement une rencontre qui s’est tenue début 2016, mais à l’époque j’étais engagée auprès d’une autre société, mais fin 2016 j’ai nouvellement été contactée par setec et j’ai fini par accepter. C’était un défi de reprendre le domaine des projets d’assainissement dans l’entreprise. Dans le domaine de l’assainissement, nous plaisantons sur le fait que « la passion » pour l’assainissement dès lors qu’elle apparaît, elle reste ancrée en nous. Je suis moi-même étonnée de constater que même après 34 ans, mon métier me fait toujours autant vibrer. J’ai rencontré des difficultés en tant que femme, principalement pour avoir rejoint le domaine il y a de nombreuses années. Mais cela ne m’a pas empêché de continuer. Continuez et prenez votre place, non seulement dans le domaine de l’ingénierie, mais dans tout autre domaine, parce que nous sommes toutes en mesure d’exercer n’importe quelle profession.
Olga Novikova, Chef de Projets Bâtiment, setec inginiring « L’ingénierie est un secteur de croissance potentielle, avec de nombreux aspects innovants » Je suis Chef de Projets Bâtiment, et ça fait plus 12 ans que je travaille chez setec inginiring à Moscou. J’ai fait ma licence dans le domaine linguistique, plus précisément sur la langue française, et puisque j’apprenais le français depuis mon enfance, j’ai toujours rêvé de travailler chez une entreprise française. Mon premier travail était chez Bouygues, où j’ai compris que le domaine de la construction me plaisait beaucoup. En parallèle de mon travail chez setec, j’ai eu mon deuxième diplôme, sur la gestion dans le domaine de la construction, qui m’a aidé à évoluer. Dans le passé, j’ai travaillé sur de grands projets pour des clients comme Renault, Hyatt Regency, Danone, Savencia etc. Aujourd’hui, je suis sur un projet pharmaceutique qui est très important pas seulement pour la Russie, mais pour le monde entier, parce qu’il s’agit d’une usine qui produira des vaccins contre l’épidémie de Covid-19. Le projet, qui est très ambitieux, est presque terminé. Pour moi, l’ingénierie est une activité très fine et très intéressante. Je pense que c’est un secteur de croissance potentielle, avec de nombreux aspects innovants. La diversité du métier et la possibilité de travailler sur différents projets est quelque chose que j’aime beaucoup. Voir le projet, sur lequel tu as travaillé, réalisé apporte de la fierté. En ce qui concerne les femmes et les hommes qui travaillent à notre bureau, ici, à Moscou, nous avons un très bon équilibre. Surtout parmi nos ingénieurs, il y a même un peu plus de femmes que d’hommes. Cependant, c’est vrai que sur les chantiers il y a plus d’hommes que de femmes. De mon côté, je n’ai jamais senti de l’inégalité chez setec. Tous et toutes les collaborateurs ont les mêmes chances, qui dépendent uniquement de leurs efforts. Pareil, chez nos clients, il y a beaucoup de femmes directrices. Je crois qu’être intéressé à son travail est la chose la plus importante pour devenir ingénieur. A l’occasion de 8 mars, j’aimerais souhaiter à toutes les femmes beaucoup de succès et de bonheur ! C’est intéressant de noter que le 8 mars en Russie est plutôt une fête féminine qu’une fête d’égalité.
Hiba Ahmed, Consultante en Développement Durable, Alpin «Avoir un impact significatif à travers mon travail, de manière innovante et créative, est gratifiant » Je m’appelle Hiba Ahmed et je suis Consultante en Développement Durable chez Alpin – filiale du groupe setec. Le fait que j’ai grandi au Soudan a joué un rôle essentiel dans la formation de mes aspirations et objectifs dans la vie. Mon parcours dans le domaine de la durabilité a commencé lorsque j’ai poursuivi ma licence en génie civil, une expérience qui a élargi mes horizons et m’a aidé à explorer différents domaines. Peu de temps après avoir obtenu mon diplôme, j’ai déménagé au Royaume-Uni et j’ai suivi un master en gestion de la construction et en durabilité. Tout au long des années qui ont suivi mon diplôme, j’ai continué à développer mes connaissances et à affiner davantage mes compétences techniques dans l’environnement bâti à travers diverses expériences professionnelles et académiques. Personnellement, je reconnais que j’ai grandi dans un environnement relativement privilégié, où j’ai eu accès à de nombreuses opportunités et où être une femme n’était souvent pas un défi. Je reconnais également que toutes les femmes n’ont pas eu les mêmes opportunités et l’autonomisation que moi, et pour que ce statu quo change, nous avons encore un long chemin à parcourir. En commençant par offrir aux femmes les conditions socio-économiques qui permettent leur développement, en créant des environnements inclusifs et en leur offrant des opportunités éducatives et professionnelles égales. Je suis fière de dire qu’Alpin prend les devants sur ce front, car plusieurs interventions à différents niveaux sont mises en œuvre pour améliorer l’inclusion des femmes. Cela inclut la politique de diversité et d’inclusion et plus particulièrement l’initiative Alpin pour les femmes qui a été récemment lancée. Rejoindre Alpin, en tant que Consultant en Développement Durable, a représenté un tremplin important dans ma carrière professionnelle. C’est gratifiant d’avoir un impact significatif, à travers mon travail, de manière innovante et créative, tout en s’attaquant à des défis majeurs en matière de durabilité à la fois au niveau régional et mondial. Au-delà de mon point de vue personnel, au niveau organisationnel, Alpin déploie des efforts et des ressources majeurs pour ouvrir la voie à une véritable durabilité. En commençant par être le premier bureau certifié WELL dans la région, et aussi comment les trois piliers de la durabilité sont également pris en compte dans les pratiques d’Alpin. Je voudrais encourager les femmes dans le domaine de l’ingénierie à continuer à nourrir leurs objectifs et leurs rêves, et à continuer à créer et à diriger le changement nécessaire pour bâtir un avenir meilleur.
Iman Ossama, Chef de Projet, setec Egypte « Mon travail consiste à trouver des solutions créatives et pratiques aux problèmes de la vie réelle » Je suis Chef de Projet chez setec Egypte depuis 2018. J’ai fait mes études sur l’ingénierie des structures à l’Université du Caire, et la plus grande partie de mon expérience professionnelle est dans le domaine de la construction métallique. Avant de rejoindre setec, j’ai travaillé sur de nombreux projets industriels et d’infrastructure en Afrique. Aujourd’hui, je travaille sur la construction de stations aériennes sur la 3e ligne de métro du Caire. Dans ce contexte, je dirige une équipe de 16 ingénieurs, tous des hommes. J’ai choisi l’ingénierie, parce que pour moi c’est comme l’art de créer la vie. Chaque pont qu’on traverse, chaque route sur laquelle on marche, c’est un crédit d’ingénieur. Mon travail consiste à trouver des solutions créatives et pratiques aux problèmes de la vie réelle. Et c’est formidable de voir mon travail prendre vie ! Ce que j’aime le plus dans mon métier, c’est que chaque jour à 17h, j’ai le sentiment que j’ai rendu la vie des gens meilleure… plus facile. J’ai le sentiment que ma journée a été utile. Je suis très fière de faire partie du groupe setec, parce qu’il est un acteur majeur du marché de la construction en Egypte et au Moyen-Orient. Je pense qu’un grand défi dans la carrière d’une femme peut être de réussir à combiner sa vie professionnelle et sa vie personnelle. Personnellement, j’ai deux enfants, et même si j’ai rencontré des difficultés quand j’étais plus jeune, je pense qu’il est tout à fait possible de trouver un équilibre. À toutes les femmes qui rêvent de travailler dans ce secteur, je voudrais dire de fixer leurs objectifs, de rester concentrées et d’être fortes. De plus, je les encouragerais à améliorer constamment leurs compétences techniques ; c’est le meilleur investissement qu’elles puissent faire dans leur vie.
Mélanie Beaugelin, Directrice des Opérations, lerm « Les femmes doivent oser ! » Mon poste consiste à assister la Direction Générale dans la mise en œuvre de tous les moyens permettant à l’entreprise de fonctionner et d’atteindre les résultats fixés par la Direction générale. Je suis ingénieure de formation (X – Ponts), j’ai intégré le groupe setec dès mon premier poste, en 2008, chez setec bâtiment, en tant qu’ingénieur structure sur le projet de la Fondation Louis Vuitton. J’ai ensuite évolué vers un poste de chef de projet en direction de travaux, toujours pour la Fondation. J’ai ensuite effectué un passage en direction de projet sur la partie gestion contractuelle, pour le métro de Riyad. En 2015, j’ai pris la direction de projet pour la Fondation Luma à Arles. Puis début 2020, mon poste actuel de Directrice des Opérations. Mon parcours dans l’ingénierie ne correspond pas à celui que j’imaginais lorsque je l’ai choisi. Je voulais devenir ingénieur expert dans le calcul de structure, au départ. Les opportunités m’ont finalement permis d’aborder la gestion de projet transverse et j’ai découvert que je me sentais vraiment faite pour ça. J’aime manager les équipes, chercher les bonnes méthodes de travail, définir les priorités, piloter des équipes en essayant de comprendre leurs enjeux techniques, hiérarchiser leurs actions et rendre le travail collectif possible… J’ai décidé de rester dans cette voie. Je suis fière de contribuer à faire avancer des projets, et aussi de me dire que nous travaillons à rendre le monde meilleur. C’est notamment ce qui me plait au lerm, car nous participons à améliorer la durée de vie des projets, une meilleure utilisation des matériaux. En tant que femme, je n’ai pas vraiment rencontré d’obstacles. J’ai toujours abordé les situations que j’ai pu rencontrer avec sérénité. Il m’est par exemple arrivé de mener des comités de pilotage de grand projet, en étant la seule femme. Ce n’est pas évident à gérer, cela demande à chacun de s’adapter. J’ai entendu quelques maladresses, que l’on pourrait qualifier de sexisme ordinaire, j’ai choisi de ne pas les combattre frontalement, j’ai toujours refusé ce rapport de force. Il faut du temps pour faire évoluer la société… il me semble plus efficace d’accompagner ce changement, d’essayer de prouver à chacun ce qu’on y gagne, collectivement. J’aimerais dire aux autres femmes qui travaillent dans l’ingénierie, qu’il faut oser et ne pas hésiter à s’appuyer sur les autres femmes, à se servir de leur expérience, toujours dans l’intérêt collectif. Quand je réfléchis à mon parcours, je me rends compte qu’il m’est arrivé spontanément de me brider. J’ai eu la chance d’avoir de formidables managers, mais tout ne peut pas venir des managers. Nous avons la chance, chez setec, d’avoir des modèles de femmes, je pense par exemple à Bénédicte Danis, chez setec bâtiment, qui a été la première à me dire qu’il fallait oser.
Marine Blanchet, Chef de Projets, terrasol « Les choses ont évolué très vite ces dernières années » Je suis arrivée chez terrasol il y a environ 8 ans, il s’agissait de mon premier poste. Je travaille essentiellement sur des projets du Grand Paris : ligne 15 sud côté maîtrise d’œuvre à mon arrivée, puis ligne 16 en assistance à maîtrise d’ouvrage et actuellement sur la ligne 15 ouest, en conception réalisation avec Eiffage. J’ai choisi l’ingénierie un peu par hasard, poussée notamment par mes professeurs. Je suis cependant satisfaite de ce choix qui m’a permis de découvrir la géotechnique, science stimulante qui conjugue à la fois les mathématiques avec un aspect naturaliste. Setec offre un environnement idéal pour s’épanouir dans ces métiers d’ingénierie, avec de grands projets variés. Je ne me suis jamais sentie lésée en tant que femme, que ce soit pendant mes études ou dans le cadre de mes différentes missions chez terrasol. D’ailleurs, notre directrice générale est une femme, et je ne ressens aucune discrimination sur ce point. D’autre part, nous constatons effectivement que les postes de direction chez setec sont majoritairement occupés par des hommes mais cela n’est que révélateur du déséquilibre dans les écoles d’ingénieurs il y a plus de 20 ans, où les problématiques de parité n’étaient pas au centre du débat. En tout cas, aujourd’hui chez setec, tous les voyants sont au vert pour progresser et s’épanouir professionnellement en tant que femme. En effet, les choses ont évolué très vite ces dernières années : setec et terrasol, en s’ouvrant au télétravail et à la possibilité de se mettre à temps partiel, nous permettent de concilier plus aisément vie privée et vie professionnelle.